Les jeunes ne manquent pas de motivation : ils manquent d'un horizon désirable

Les jeunes ne manquent pas de motivation : ils manquent d'un horizon désirable

Entrer dans la vie active devrait être une étape excitante : trouver son premier emploi, s’émanciper, commencer à tracer son chemin. Pourtant, beaucoup de jeunes, même brillants, se retrouvent paralysés au moment de franchir ce cap.
L’histoire d’Alexandra illustre bien ce phénomène.

Le cliché du jeune fainéant

On les décrit souvent comme des "fainéants", "désengagés", "perdus".
Les jeunes d’aujourd’hui suscitent autant d’inquiétude que d’incompréhension.
Les parents observent leur apathie apparente, leur manque d’élan, leur absence de projet concret, et finissent par se dire :

"A son âge, j'avais déjà envie d'avancer. Pourquoi lui non ?"

Mais cette comparaison est injuste.
Le monde dans lequel les jeunes évoluent n’a plus rien à voir avec celui de leurs parents : les repères se sont déplacés, les modèles se sont effondrés et les promesses d’hier ne font plus rêver.
Ce n’est pas la volonté qui a disparu, c’est l’envie.

Le vrai problème : l'absence d'horizon désirable

Un horizon désirable, c’est cette image mentale qui donne envie d’avancer.
Ce n’est pas forcément un plan de carrière, ni même un objectif précis, c’est une direction qui donne du sens à l'effort.
C’est ce qui fait qu’on accepte d'étudier, de persévérer, de recommencer après un échec.

Or, beaucoup de jeunes n’en ont plus.
Leur horizon leur semble bouché, flou, ou vide.
Ils ne savent plus très bien ce qu’ils pourraient désirer, ni même si cela a encore du sens de désirer.

Quand l’avenir ressemble à une succession de cases à cocher (diplôme, emploi, salaire, crédit…), difficile d’y projeter quelque chose de vibrant.
Alors ils ralentissent, s’éparpillent ou se replient.
Pas par paresse, mais parce que personne n’avance vers un futur qui ne fait pas envie.

Un monde qui brouille les repères

Nos jeunes grandissent dans un monde saturé d’images où tout semble possible et tout semble déjà "pris".

Les réseaux sociaux leur montrent des réussites éclairs : des influenceurs qui "réussissent" en s’amusant, des entrepreneurs de 20 ans qui font fortune, des artistes qui explosent du jour au lendemain.
Résultat : le travail ne fait plus rêver, il fait peur.
Parce qu’il paraît lent, frustrant, banal donc sans valeur.

En parallèle, les adultes leur parlent de "sécurité", "stabilité", "raison".
Deux visions du monde s’entrechoquent :

  • celle de la vitesse et du fun,

  • et celle de la patience et de l’effort.

Entre les deux, beaucoup de jeunes se sentent coincés.
Ils ne savent plus à quoi se raccrocher : faut-il rêver grand et risquer de tomber ou se contenter d’un chemin "raisonnable" mais qui leur parait terne ?
Et comme aucune option ne semble juste, ils restent immobiles.

Ce que ressentent vraiment les jeunes

Derrière la démotivation apparente, il y a souvent :

  • une peur de se tromper ("si je choisis mal, je gâche ma vie"),

  • une fatigue mentale ("tout va trop vite, je ne sais plus par où commencer"),

  • et un sentiment de décalage ("je ne me reconnais dans aucun modèle").

Ils n’attendent pas qu’on leur donne une solution toute faite, ils aimeraient juste qu’on comprenne leur confusion.
Leur génération n’est pas "molle" : elle est saturée.
De comparaisons, de conseils, d’injonctions, de "il faut que tu trouves ta voie"...

Ce dont ils manquent, ce n’est pas de volonté mais de repères inspirants et réalistes à la fois.

J'ai consacré un article aux signes qui devraient alerter les parents pour repérer quand un simple découragement devient un vrai signal de détresse.

Ce que peuvent faire les parents

Il ne s’agit pas de "remotiver" à coups de discours, mais de restaurer le lien avec ce qui rend la vie désirable.
Voici trois leviers concrets :

1 - Restaurer le lien au réel

Proposez des expériences concrètes : stages, bénévolat, découvertes de métiers, immersion.
C’est en expérimentant qu’un jeune retrouve le goût d’agir, pas en réfléchissant indéfiniment à ce qu’il "devrait" faire.

2 - Aider à retrouver le goût de l'effort

L’effort ne doit pas être une punition mais une preuve d’engagement.
Valoriser les petites victoires (“tu t’y es mis, c’est bien !”) plutôt que le résultat final aide le jeune à reconnecter avec la satisfaction de progresser.

3 - Nourrir l'imaginaire du possible

Un horizon désirable ne se décrète pas, il se nourrit.
Par des rencontres inspirantes, des discussions sur les rêves d’enfance, des films, des lectures, des voyages : tout ce qui remet de la couleur dans l’avenir.
L’imaginaire, c’est ce qui permet de recommencer à rêver à hauteur d'humain pas à hauteur d'influenceur.

Si vous sentez que le dialogue est devenu difficile, je vous conseille la lecture de mon article : "Comment parler d'orientation.
Vous y trouverez des mots et des approches qui permettent d’aborder le sujet sans créer de résistance.

Conclusion : redonner envie de rêver

Nos jeunes n’ont pas perdu le goût du travail.
Ils ont perdu le goût du rêve possible. Ce n’est pas en leur promettant une réussite instantanée qu’on les aidera à se relever mais en leur montrant que la vraie aventure, c’est de se construire.

Les aider à retrouver un horizon désirable, c’est les aider à croire à nouveau que leur vie peut être belle, utile, unique même sans être spectaculaire.

Certains jeunes ont simplement besoin d’un espace où ils peuvent réfléchir sans pression, se reconnecter à eux-mêmes et retrouver l’envie d’avancer. C’est ce que j’ai voulu créer avec mon programme d’accompagnement : un chemin clair, humain et concret pour retrouver confiance et direction.

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